Un peu de généalogie :
Il naît le 13 décembre 1882 à Saint-Quentin dans l'Aisne, fils de Charles Martial et de Olga Marie Félix de Pardieu. On lui connaît une sœur, Bernardine Catherine, qui marié à Antoine Aymard Le
Harivel de Gonneville, a une descendance jusqu'à aujourd'hui.
Il perd son père alors qu'il n'a que 5 ans et sa mère 2 ans plus tard,
On peut supposer que sa présence à Saint-Christophe-sur-le-Nais est due au fait que son oncle Émilien, sans descendance connue l'a recueilli à la Perrine. Félix est recensé en 1906 chez son oncle et Louise, la sœur de Félix y est recensée en 1896 et 1901.
Né fin 1882 et résidant à Saint-Christophe, il est inscrit sur les registres matricules de Tours sous le n° 877 de l'année 1902, avec mention de la classe 1901.
Il a les cheveux et les sourcils blonds, les yeux bleus, un gros nez, un menton rond, un front ordinaire et une bouche moyenne dans un visage ovale. Il mesure 1,77 m et est crédité d'un degré d'instruction générale de 5 (bachelier, licencié, etc.) : il est étudiant en droit et ne tardera pas à devenir avocat ainsi qu'il est noté lors de son recensement en 1906 à La Perrine.
Il s'engage volontairement pour 3 ans le 10 novembre 1902 à la mairie de Tours avec admission comme étudiant en droit au bénéfice de la dispense prévue par l'avant-dernier alinéa de la loi du 15 juillet 1889 (« La durée de l'engagement volontaire est de trois, quatre ou cinq ans. L'engagé volontaire qui remplira l'une quelconque des conditions fixées par l'article 23 pourra bénéficier des dispositions dudit article, après un an de présence sous les drapeaux, à la condition que la demande ait été formulée au moment de l'engagement ») pour le 9e Bataillon de Chasseurs à pied.
Carrière militaire :
Vie civile :
Abel Émilien est rappelé à l'activité par la mobilisation générale du 2 août 1914.
Il est affecté au 1er étranger, dépôt de Lyon. Ce régiment très particulier est créé le 14 août 1914 par décision ministérielle qui prévoit que les étrangers pourront contracter un engagement pour la durée de la guerre. Le 1er RE de Sidi Bel-Abbès reçoit l’ordre du ministère de constituer deux unités afin d’encadrer les dépôts de Lyon, Avignon et Bayonne où les volontaires affluent.
Le 12 septembre, le Colonel Pein prend le commandement du 2e Régiment de Marche du 1er Régiment Étranger ; le régiment compte deux bataillons à quatre compagnies chacun.
Le 25 septembre, le régiment part pour le camp de Mailly
Le 21 octobre le régiment se déplace à Verzy (51) pour occuper les tranchées creusées entre Prunay et Sillery (Marne).
Le 2e de marche du 1er RE est relevé de ses positions entre le 22 et le 24 avril 1915. Il stationne du 24 au 25 avril à Villers-Allerand, Louvois, Montchenot et Sermiers jusqu’à son transport par train à Aubigny-en-Artois.
Le 27 avril, le régiment est à Villers-Brûlin et à Béthonsart (Pas-de-Calais).
Le 9 mai 1915 à 10 heures, après une faible préparation d’artillerie, les bataillons C, D, A et B se lancent successivement à l’assaut. Les effectifs engagés sont de 75 officiers et 3.822 hommes de troupe ; en 1h30 de combat, le régiment parvient à remporter tous ses objectifs (Ouvrages Blancs - ouvrage de Nuremberg) et atteint finalement la route de Béthune puis la cote 140. Par manque de renfort, il ne parvient à se maintenir que deux heures sur ce dernier objectif et est contraint de se replier sur la cote 123 qu’il tiendra jusqu’à sa relève le lendemain matin ; les pertes lors de l’affrontement sont considérables : 1 889 hommes, soit près de 50 pour cent des effectifs, sont hors de combat (tués ou disparus : 20 officiers et 933 hommes de troupe - blessés : 28 officiers et 956 hommes de troupe). Le tribut des officiers est éloquent : le chef de corps, le colonel Cot, est blessé tandis que 3 chefs de bataillons sur quatre ont été tués (commandants Noiré du Bat. C, Muller du Bat. D et Gaubert du Bat A). On déplore également la mort de l’ancien chef de corps, le colonel Pein, récemment commandant de la 1ère Brigade de la Division marocaine.
Le 21 juin, les Alsaciens et Lorrains qui n’ont pas signé la déclaration de servir contre l’Allemagne quittent le corps et sont dirigés vers le dépôt.
Le 1er juillet 1915, le 2e de marche, constitué de 39 officiers et 1.113 hommes, dont 150 russes en instance de résiliation de contrat ou de mutation, est toujours limité à deux bataillons.
À partir du 8 juillet le régiment stationne dans la région de Montbéliard avec la division Marocaine (Montbéliard, Sochaux et Exincourt).
Le 1er Août le régiment compte 2.385 hommes et 54 officiers répartis dans deux bataillons A et B, une compagnie hors rang, une compagnie de mitrailleuses et une compagnie de mitrailleuses de brigade.
Le 13 septembre 1915, le régiment ainsi que la division du Maroc participent à une revue en présence du président de la République et du ministre de la guerre. Lors de la cérémonie le régiment reçoit son drapeau ainsi que la croix de guerre avec palme pour sa citation récente à l’ordre de l’armée.
Les 15 et 16 septembre le régiment quitte Plancher les Mînes pour s’installer à proximité de Suippes.
Le 25 septembre, il reçoit l’ordre de participer à une offensive dans la région de Souain. Celle-ci se déroulera jusqu’au 28 et se soldera par un échec du fait de la solidité des positions allemandes, des bombardements incessants et de la trop faible préparation d’artillerie. La tentative de prendre les deuxièmes lignes allemandes le 28 septembre est particulièrement meurtrière. Sur les 43 officiers et 1.960 hommes de troupe engagés le régiment perd 20 officiers et 608 hommes de troupes (tués, disparus et blessés).
Abel Émilien Félix Desmousseaux de Givré est blessé grièvement dans la nuit du 22 au 23 septembre 1915 à la tranchée de Limagne.
Il est cité à l'ordre de l'armée : « Officier de réserve d'un courage et d'un sang-froid admirables ; grièvement blessé en dirigeant des travaux à proximité de la première ligne sur un terrain battu en permanence par le feu de l'ennemi ; est mort des suites de ses blessures »
Il décède effectivement le 25 septembre, à presque 33 ans, dans l'ambulance 1/22 du 2e CA qui l'emmenait à Suippes (51).
La croix de guerre avec palme lui sera décernée,
Son nom apparaît dans les relevés suivants :
Saint-Christophe-sur-le-Nais - Monument aux morts Monument aux Morts
Saint-Christophe-sur-le-Nais - Église Plaque commémorative
Paris 06 - Livre d'Or des anciens élèves et professeurs de l'Institut catholique de Paris, morts pour la France, 1914-1919
75 - Paris 16 - Livre d'Or.
Sa tombe dans le cimetière de Saint-Christophe-sur-le-Nais
Le nom d'Abel Félix DESMOUSSEAUX de GIVRÉ figure désormais avec 44 autres sur un panneau commémoratif conçu et financé
par "Histoire & Patrimoine de Saint-Christophe-sur-le-Nais".
Ce panneau, placé et installé devant l'Hôtel de Ville par la Municipalité a été inauguré le 8 mai 2019.
Sources : AD 37 en ligne, Mémoire des Hommes, Mémorial GenWeb, Wikipédia, David et Brigitte Bonnaud-Doyen, Michel Mirault.
Fiche mise à jour le 18 mai 2019.