François Auguste Morand


Le 25 novembre 1872 est célébré à Saint-Christophe le mariage de Victor MORAND, 24 ans, cultivateur domicilié à Saint-Paterne où il est né avec Marie Louise TESNIERES, 23 ans, aide d'agriculture domiciliée à Saint-Christophe où elle est née.

Il vont avoir 6 enfants. Le premier, une fille née à Saint-Christophe est légitimée par le mariage de ses parents. Les 5 suivants sont tous nés à Saint-Paterne.

 

  • Victorine, née le 24 juin 1871 à Beaujeu se marie en premières noces le 22 avril 1895 à Saint-Paterne avec Louis Denis POIRIER ; veuve dès le 4 septembre 1907, elle épouse en secondes noces, le premier juillet 1913, Jean-Baptiste TOUCHARD à Neuillé-Pont-Pierre ; elle décède le 6 mars 1956 à Neuillé-Pont-Pierre.
  • Victor Louis né le 26 octobre 1873 épouse Constance Honorine POYÉ le 27 novembre 1900 à Villiers-au-Bouin (37) ; il s'éteint le 22 février 1956 à Brèches (37).
  • François Auguste né le 9 février 1875, objet de cette fiche ; sa naissance n'est reportée dans les registres de Saint-Paterne que le 20 mars 1888 après jugement du tribunal civil de Tours ; il avait été tout simplement oublié.
  • Valentine Clotilde née le 29 août 1879 dont on ne sait rien de plus (pas de mentions marginales)
  • Désirée née le 7 juillet 1882 ; elle épouse Ernest François CHEVET le 26 novembre 1911 à Saint-Paterne et décède le 24 juillet 1971 toujours )à Saint-Paterne.
  • Eugénie Augustine née le 31 janvier 1886 qui épouse Louis Valentin ROBINEAU le 28 décembre 1903 à Saint-Christophe et décède le 4 novembre 1960 à Saint-Paterne.

 

 

 

 

On retrouve cette famille de fermiers d'abord à La Peltière puis à Bauvois, fermes de la commune de Saint-Paterne.

 

Au moment de son conseil de révision passé avec la classe 1895 à Neuvy-le-Roi, chef-lieu du canton, François Auguste réside à Saint-Paterne où il est cultivateur comme ses parents.

Il a les cheveux et les sourcils bruns, les yeux gris, le front ordinaire, le nez moyen, la bouche moyenne, le menton rond, le tout dans un visage ovale. Il mesure 1,66m et son degré d'instruction générale est de 3.

Il est déclaré « propre au service armé » et il est affecté au 125e régiment d'infanterie qu'il rejoint le 16 novembre 1896 en tant que soldat de deuxième classe.

Avec son régiment, il fait campagne en Algérie du 18 février au 8 août 1899 puis passe dans la disponibilité à partir du 20 septembre de la même année.

 

Il effectue deux périodes au 66e RI de Tours : une première du 25 août au 21 septembre 1902 puis une seconde du 21 août au 17 septembre 1905.

Le 22 avril 1907, dégagé de ses obligations militaires, il épouse Aimée ROULLEAU à Saint-Paterne. Les parents de François sont présents et consentants (ils sont cultivateurs à Saint-Christophe) et seul le père de l'épouse est présent, sa mère étant décédée en 1901. Parmi les témoins, on retrouve Ernest CHEVET, beau-frère du marié.

  

Deux enfants sont nés de cette union :

  • Auguste Ernest, le 8 novembre 1908, qui décédera le 19 juillet 1910 à l'âge de 20 mois à La Hardière.

  • Georges Désiré Louis, le 10 décembre 1911. Il est adopté par la nation le 4 décembre 1918 et se marie le premier décembre 1934 à Bagnols-en-Forêt (83) avec Marthe Renée HATTON née le 7 avril 1904 à Saint-Christophe. Cette dernière, adoptée par la nation le 16 avril 1919, n'est autre que la fille de Léon HATTON, mort pour la France le 16 septembre 1918. 

Il est rappelé sous les drapeaux à l'occasion du décret de mobilisation générale et rejoint le 70e régiment territorial d'infanterie le 6 août 1914. Le 70e RTI a été constitué à Tours du 2 au 7 août 1914. Les hommes appelés à en faire partie appartenaient aux classes 1895 à 1899 inclus, et étaient originaires de la Touraine et de la région de Saumur.

 

Jusqu'en janvier 1915, ce régiment va être affecté à la défense du camp retranché de Paris et il stationne dans la banlieue nord vers Enghien-les-Bains.

Au moment de la ruée allemande sur Verdun, en février 1916, le 70e RIT est appelé à participer, sur la rive gauche, à la défense de la place forte menacée. Le Régiment tient, entre autre point, vers Esnes et Montzéville, l'ouvrage d'Alsace et l'ouvrage de la Place d'Armes. Il subit des pertes assez élevées : 36 morts et 80 blessés ou disparus (période du 29 février au 29 mars 1916). Après cette dure période, le Régiment va profiter de quelque repos. Nous le retrouvons, en mai, occupant les premières lignes et la ligne des réduits vers Tracy-le-Val, Bailly, la boucle de l'Oise, puis, de janvier à avril 1917, occupé à des travaux pour les parcs d'artillerie et du génie, vers Estrées-Saint-Denis, Marquéglise et Villers-sur-Coudun. À la fin de cette période, se placent le recul du front ennemi et la poursuite de l'ennemi jusque sur ses positions de repli. Le 70e participe à cette poursuite, à la remise en état des routes occupées, à l'établissement des nouvelles lignes de défense et des boyaux d'accès.

Au début de juillet 1917, le 70e quitte la région de Saint-Quentin (embarquement à Ham le 3 juillet) et reprend le chemin de Verdun, où il est toujours resté depuis, sur la rive gauche d'abord, sur la rive droite ensuite, avec, entre les deux, un mois de demi-repos en Argonne. Pendant tout ce temps, sur la rive gauche comme sur la rive droite, comme en Argonne, le Régiment exécute, avec la même bonne volonté et le même tranquille courage, les travaux divers qui lui ont été confiés. Au mois d'août 1917, le 70e RIT est, près de Verdun (Cote 304, le Mort-Homme et Avocourt), employé au ravitaillement des troupes du secteur, ou comme auxiliaire de l'artillerie et du génie. Le Régiment est éprouvé par une attaque de gaz. Après une période de repos en Argonne (octobre 1917), le 70e RIT est transporté par camions.

 

Une permission de 7 jours est accordée au soldat MORAND, première compagnie du 70e Régiment d'Infanterie Territoriale pour se rendre à Saint-Christophe (gare de Saint-Paterne). On devine tout en haut de la permission, 1895, sa classe et La Hardière, son lieu d'habitation.

 

La permission est datée du 20 septembre 1917.

 

Les tampons suivants (dans l'ordre chronologique) sont apposés sur ce document :

  • 20 septembre 17 : REVI EST (on peut supposer qu'il s'agit de REVIgny-sur-Ornain)

  • 20 septembre 17 : JESSAINS EST (cette localité de l'Aube située entre Brienne-le-Château et Bar-sur-Aube est dotée d'une gare).

  • 20 septembre 1917 : ST PATERNE (il a donc effectué le voyage dans la journée !)

  • 24 septembre : il fait viser sa permission par la gendarmerie de Neuillé-Pont-Pierre.

  • 29 septembre : ST PATERNE. Il entame son voyage de retour.

  • 30 septembre : JESSAINS EST.

  • Pas de tampon à la gare d'arrivée de REVIgny...

 

...et pour cause...

 

La gare est bombardée par l'aviation

(laquelle ? On ne sait pas).

 

François Auguste MORAND est touché par un « éclat de bombe » et conduit immédiatement à l'hôpital temporaire de Revigny-sur-Ornain où il arrive mort. Il était soldat de deuxième classe au sein de la première compagnie.


 

On le retrouve cité dans l'Historique des 66e & 266e Régiments d'Infanterie et du 70e Régiment d'Infanterie Territoriale Imprimerie MAME et Fils – Tours numérisation : P. Chagnoux – 2013.

 

Un télégramme est envoyé par les autorités militaires au maire de Saint-Christophe afin qu'il annonce avec ménagement la mauvaise nouvelle à Aimée ROULEAU, sa femme.

 

 

Voici la lettre envoyée à Aimée ROULLEAU, par un certain Henri HOUDAYER, cousin de la veuve.

Ce Henri HOUDAYER est le fils de Henri et de Marie MAURAND (Il a un frère, Théodore Frédéric qui est mort pour la France le 17 avril 1917 à Craonne).

François MORAND est fils de Victor et de Marie-Louise TESNIERES.

 

Victor MORAND et Marie MAURAND sont frère et sœur.

 


 

Son acte de décès est transcrit dans les registres de Saint-Christophe le 13 janvier 1918.

 

 

Son nom figure, à Saint-Christophe, sur le monument aux morts (le D final a été oublié !), le tableau en mairie, la plaque de l'église et le livre d'or de la commune.

 



Depuis le 20 septembre 2018, sur notre proposition,

la municipalité de Saint-Christophe a fait graver le D final

de son nom sur la face avant du monument aux morts

de la commune.


 

Le nom de François Auguste MORAND figure désormais avec 44 autres sur un panneau commémoratif conçu et financé par

"Histoire & Patrimoine de Saint-Christophe-sur-le-Nais".

Ce panneau, placé et installé devant l'Hôtel de Ville par la Municipalité a été inauguré le 8 mai 2019.

Sources : Anne-Marie Morand, AD37 en ligne, Mémoire des Hommes, Michel Mirault, Historique des 66e & 266e Régiments d'Infanterie et du 70e Régiment d'Infanterie Territoriale.

Fiche mise à jour le 18 mai 2019.